Immatriculer sa micro-entreprise : les étapes essentielles pour bien démarrer

Avant de pouvoir émettre vos premières factures, une étape clé vous attend : l’immatriculation de votre micro-entreprise. C’est le véritable point de départ de votre activité, celui qui vous donne une existence légale aux yeux de l’administration comme de vos clients.

Même si les démarches sont plus simples qu’en entreprise classique, chaque décision prise au moment de la déclaration – nature de l’activité, régime fiscal, ou choix du versement libératoire – peut influencer directement votre fiscalité, vos obligations et votre rentabilité.

Dans cet article, nous vous guidons pas à pas pour comprendre tous les éléments essentiels à valider avant d’immatriculer votre micro-entreprise, afin de démarrer sur des bases solides et sereines.

Sommaire

Bien définir son activité

Lorsque vous remplissez votre formulaire d’immatriculation sur le Guichet unique (formalites.entreprises.gouv.fr), vous devez décrire précisément votre activité principale. Cette déclaration permettra à l’INSEE de vous attribuer un code APE (ou code NAF), et à l’administration de déterminer vos organismes de rattachement (URSSAF, CMA pour les artisans, CIPAV pour certaines professions libérales…).

Trois grandes catégories d’activités sont autorisées en micro-entreprise :

  • Les activités commerciales : vente de produits, e-commerce, dropshipping…
  • Les activités artisanales : prestations manuelles (coiffure, plomberie, esthétique…)

  • Les activités libérales : prestations intellectuelles (consultant, coach, développeur, rédacteur…)

Cette distinction influence :

  • le taux de cotisations sociales,

  • l’organisme de rattachement (ex. : la CMA pour les artisans),

  • et les obligations spécifiques (ex. : assurance, stage SPI pour certains métiers).

À savoir : certaines activités sont interdites en micro-entreprise

Parmi les activités exclues, on trouve notamment :

  • les activités agricoles relevant de la MSA (Mutualité Sociale Agricole),

  • les professions médicales ou paramédicales réglementées,

  • les professions juridiques,

  • certaines activités du secteur artistique ou de l’immobilier

Avant toute démarche, vérifiez que votre activité est bien compatible avec le régime de la micro-entreprise.

Numéro SIRET et code APE : deux identifiants essentiels pour votre micro-entreprise

Une fois votre micro-entreprise créée, vous recevrez un numéro SIRET. Ce numéro, composé de 14 chiffres, est l’identifiant unique de votre entreprise. Il est indispensable pour :

  • Émettre des factures,

  • Ouvrir un compte bancaire professionnel,

  • Communiquer avec l’administration.

Le SIRET se compose de deux éléments :

  • Le SIREN : les 9 premiers chiffres, identifiant votre entreprise,

  • Le NIC : les 5 derniers chiffres, identifiant votre établissement.

En parallèle, l’INSEE vous attribuera un code APE (ou code NAF), composé de 4 chiffres et 1 lettre, en fonction de la description de votre activité principale. Ce code permet de classer votre entreprise dans une branche d’activité.

Bien que le code APE n’ait pas d’impact direct sur vos cotisations ou votre régime fiscal, il peut être :

  • Utilisé par les assureurs pour évaluer les risques liés à votre activité,

  • Demandé lors d’un appel d’offres ou pour l’inscription sur certaines plateformes professionnelles.

Exemple :

Un micro-entrepreneur proposant du conseil en marketing se verra généralement attribuer le code APE 7022Z – Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion.

Conseil : lors de votre inscription, veillez à décrire votre activité avec des termes clairs et précis pour éviter une mauvaise attribution du code APE.

Pour en savoir plus sur le SIRET et le code APE, consultez notre article complet ici :
SIRET et code APE/NAF en micro-entreprise : tout comprendre pour bien démarrer

Choisir le régime fiscal adapté

En micro-entreprise, vous bénéficiez automatiquement du régime micro-fiscal. Cela signifie que vos obligations sont simplifiées et que vous êtes imposé sur votre chiffre d’affaires, selon un abattement forfaitaire lié à votre type d’activité.

Mais vous avez aussi la possibilité d’opter pour une alternative : le versement libératoire de l’impôt sur le revenu. Cette option permet de payer votre impôt en même temps que vos cotisations sociales, sous forme d’un pourcentage fixe de votre chiffre d’affaires.

Voici les taux applicables (en 2025) :

  • 1 % pour la vente de marchandises,
  • 1,7 % pour les prestations de services commerciales et artisanales,

  • 2,2 % pour les professions libérales.

Avantages du versement libératoire :

  • Simplicité : vous réglez vos cotisations sociales et votre impôt sur le revenu en une seule fois, chaque mois ou trimestre.
  • Aucune mauvaise surprise : vous n’aurez pas d’impôt supplémentaire à payer en fin d’année sur vos revenus de micro-entrepreneur.

Inconvénients :

  • Peu avantageux si votre chiffre d’affaires est irrégulier : vous paierez l’impôt même si vous réalisez peu ou pas de bénéfice.
  • Engagement annuel : une fois choisi, le versement libératoire est irrévocable pour toute l’année civile.
  • Sous conditions de ressources : cette option est accessible uniquement si votre revenu fiscal de référence (RFR) ne dépasse pas un certain plafond (par exemple 27 478 € par part fiscale en 2025).

Où et comment créer sa micro-entreprise en ?

Depuis le 1er janvier 2023, toutes les démarches de création de micro-entreprise se font en ligne, via un guichet unique officiel.

La plateforme à utiliser : procedures.inpi.fr

C’est le seul site officiel pour immatriculer une micro-entreprise en France. Ne vous laissez pas tromper par les sites privés qui proposent de le faire à votre place (souvent contre rémunération, sans valeur ajoutée réelle).

Sur ce site, vous pouvez :

  • Créer votre compte personnel,

  • Compléter le formulaire de déclaration de début d’activité (P0 micro-entrepreneur),

  • Transmettre vos pièces justificatives en ligne,

  • Suivre l’avancement de votre dossier.

À noter : aucune inscription ne peut être faite en mairie, à l’URSSAF ou à la CMA directement — tout passe désormais par ce guichet unique numérique.

Les documents à fournir pour immatriculer votre micro-entreprise

Avant de valider votre déclaration, assurez-vous de rassembler les pièces suivantes :

  • Une pièce d’identité valide (carte nationale d’identité, passeport),

  • Un justificatif de domicile récent (facture d’électricité, quittance de loyer…),

  • Une déclaration sur l’honneur de non-condamnation,

  • Une description précise et claire de votre activité principale,

  • Une attestation de suivi de stage (SPI), uniquement si vous êtes artisan (ce stage n’est plus systématiquement obligatoire, mais il peut être exigé selon les CMA locales ou pour certaines activités réglementées).

À quel organisme serez-vous rattaché ?

Le type d’activité que vous déclarez détermine votre centre de formalités et vos interlocuteurs officiels :

Type d’activitéOrganisme de rattachement
Activité libéraleURSSAF (Union de Recouvrement des cotisations)
Activité artisanaleCMA (Chambre de Métiers et de l’Artisanat)
Activité commercialeRCS (Registre du Commerce et des Sociétés, via le greffe du tribunal de commerce)

Bon à savoir

  • L’immatriculation est gratuite pour les professions libérales.
  • Des frais peuvent s’appliquer pour les artisans et commerçants (liés à l’inscription au RCS ou à la CMA, variables selon les régions).
  • Une fois la déclaration validée, vous recevrez votre numéro SIRET, votre code APE et un certificat d’inscription.

Les autres options à ne pas négliger

Au moment de l’inscription, vous devrez aussi choisir :

  • La fréquence de vos déclarations (mensuelle ou trimestrielle),

  • Si vous souhaitez bénéficier de l’ACRE (réduction de charges sociales la première année),

  • Si vous envisagez le versement libératoire ou non,

  • La gestion de votre compte bancaire (obligatoire au-delà de 10 000 € de CA sur deux ans),

  • Une éventuelle assurance professionnelle, parfois obligatoire selon l’activité exercée.

Conclusion

Immatriculer sa micro-entreprise est une démarche accessible à tous, mais chaque décision prise à cette étape peut faciliter ou compliquer la suite de votre parcours entrepreneurial.

Prenez le temps de :

  • bien décrire votre activité,

  • comprendre les implications de vos choix fiscaux,

  • connaître vos obligations spécifiques selon votre métier,

  • et garder une trace de vos identifiants (SIRET, APE, mot de passe INPI…).

Avec une immatriculation bien pensée, vous démarrez votre aventure d’entrepreneur sur des bases solides. Chez Novistart, notre objectif est de vous donner les bons outils, dès le départ, pour créer une micro-entreprise simple, rentable et durable.